À l’occasion du salon ERP 2010 qui s’est tenu début octobre à Paris, Pierre Spilleboudt, président d’Audaxis, répond aux questions du magazine ERP-INFOS.

Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?

« Au niveau du marché de l’ERP, les attentes des entreprises vont de plus en plus vers des solutions adaptées à leurs besoins, plus que vers la mise en place classique d’ERP très packagés, très standardisés. Il y a d’une part l’évolution de solutions standard verticalisées, et d’autre part des ERP flexibles et agiles, qui peuvent très facilement s’adapter à la problématique des entreprises.Audaxis est plutôt dans cette voie, avec le produit Open Source Compiere, logiciel ERP qui peut être aisément adapté tout en ne mettant pas en péril les migrations. Je pense que le marché de l’ERP rigide baisse rapidement. »

Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?

« Nous nous adressons avant tout au marché international francophone. C’est peut-être une de nos particularités. Nous avons décidé depuis plusieurs années qu’Internet allait partager le monde en régions linguistiques. Nous nous sommes donc focalisés sur les régions de langue française. Nous n’irons jamais dans des pays qui ne sont pas francophones, où le français n’est pas une des langues majeures.L’autre caractéristique, c’est que nous sommes partis sur une solution Open source, qui nous donne beaucoup plus de flexibilité par rapport à la concurrence et permet surtout à nos clients de ne pas connaître ce fameux « vendor lock-in » bien connu de tous. Puisqu’ils ont les sources, ils sont libres de changer de partenaire, d’évoluer, de ne pas migrer. Donc, un de nos plus gros atouts sur le marché est ce produit très adaptable à la demande : de plus en plus de grands comptes viennent vers nous.Il ne s’agit pas d’implémentations complètes de l’ERP parce que Compiere n’est pas capable de gérer des multinationales comme SAP, mais bien de réaliser des choses que SAP ne sait pas faire. De nombreux grands comptes viennent vers nous pour réaliser des applications de facturation, des applications à partir de la boite à outil de Compiere. En effet les technologies mises en œuvre par Compiere (GWT, Java, etc.) sont les technologiques recommandées aujourd’hui et qui sont un peu les standards du cloud computing de demain. »

Quelle est votre vision de la nouvelle génération d’ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?

« C’est précisément notre positionnement. Je pense que nous avons été l’un des premiers à avoir réalisé un site d’e-commerce complètement intégré à un ERP. Tout le secrétariat général des normes ISO à Genève et toute la vente de normes sur Internet se font directement dans Compiere. Que quelqu’un commande une norme par fax, téléphone, ou Internet c’est toujours le même flux. Les stocks sont gérés dans Compiere. La commande est entièrement gérée dans Compiere. Nous avons défini un ensemble de Web services : il n’y a pas de réplication de données. Des Web services complètement intégrés permettent au site Web d’être totalement opérationnel, et toute la logistique de facturation, carte de crédit, rapprochement des factures s’exécute de manière complètement automatique.En ce qui concerne les réseaux sociaux comme Facebook, c’est un peu plus difficile à intégrer dans l’ERP. C’est plus adapté à la partie CRM, alors que L’ERP est notre cœur de métier. »Interview de Pierre Spilleboudt (source ERP-Infos – propos recueillis par René Beretz)